L'œuf de la Marans est sans aucun doute l'œuf de poule le plus foncé qui soit, particularité partagée avec la race espagnole Penedesenca mais qui s'accompagne, chez la Marans, de façon exclusive, d'une forme globuleuse, d'une grosseur et d'une brillance hors norme.
ORIGINE GENETIQUE
La ponte d'œufs à coquilles brunes de la Marans est due à la présence inéluctable de gènes héréditaires qui sont complexes et, à ce jour, non découverts (on parle ainsi du "linkage" de ce caractère qui est donc inconnu).
Par ailleurs, l'hérédité de l'œuf extra-roux serait consécutive à la présence de plusieurs gènes et non pas d'un seul, dont certains seraient dominants alors que d'autres seraient récessifs.
Dans ces conditions, cette hérédité n'est donc automatiquement reproduite que si les différents gènes responsables des coquilles brunes sont réunis ensemble dans le génotype d'un sujet considéré.
Nous sommes donc bien en présence d'une caractéristique raciale, parmi d'autres d'ailleurs, pour lesquelles les lois de la génétique nous réservent encore bien des secrets.
Nous pouvons encore noter par ailleurs que les caractères génétiques occasionnant les œufs "blanc-crème" (eux même non décodés à ce jour et peut-être tout aussi complexes?) seraient plutôt dominants par rapport à ceux occasionnant les "œufs bruns".
De plus, si le constat qui est fait d'une plus grande efficacité de la transmission de l'œuf extra-roux par les coqs plus que par les poules s'avérait être une réalité au cas d'espèce chez la Marans, alors il serait possible d'imaginer que l'un au moins des gènes inconnus provoquant l'œuf extra-roux serait du type "lié au sexe", c'est à dire présent à l'état double chez le coq.
En conséquence de quoi, dans les croisements améliorateurs pour l'œuf extra-roux, le coq transmettrait visiblement, avec des poules impures, ses gènes à toute sa descendance pendant que la poule, quant à elle avec un coq impur, ne pourrait le faire visuellement qu'à la moitié de ses descendants.
Ceci pourrait expliquer l'impression d'une plus grande efficacité des coqs à transmettre la caractéristique de l'œuf foncé en première génération.
Attention, cette situation est en effet trompeuse; elle ne fait que décrire un accouplement de sujets que l'on peut supposer impurs, au moins pour partie quant aux gènes liés au caractère "œufs bruns". A terme, les gènes récessifs réapparaîtront.
Une règle existe, strictement mathématique et incontestable :
Si l'on accouple un coq 100% pur pour les gènes considérés ici, avec une poule tout aussi pure pour ces mêmes gènes, on obtiendra toujours 100% de sujets purs, mais avec une transmission tout aussi influente par le coq que par la poule, et cela pour n'importe quel type de caractère, qu'ils soient dit "lié au sexe" ou "autosomal".
A l'image de cette complexité des facteurs génétiques: "œufs bruns", on comprend alors beaucoup mieux pourquoi les croisements éventuels effectués avec des races extérieures à la Marans peuvent provoquer la perte de ce caractère "œufs extra-roux" dans la descendance, surtout en première génération, puis en rendent la transmission longtemps très hasardeuse au point de décourager les éleveurs les plus optimistes.
Pour s'en convaincre mieux, on peut rappeler ici l'expérience qui fut entreprise dans les années 1967-68 par des croisements désastreux de poules russes avec nos Marans, lesquels obligèrent, en fin de compte, à faire marche arrière dans cette initiative malheureuse.
Il est à remarquer qu'actuellement certains couvoirs ou élevages professionnels proposent à la vente des "volailles de Marans" qui n'ont rien à voir avec notre race pure ( la Marans © ) puisqu'elles déçoivent toujours pour la production de leurs œufs à peine teintés ! ...sans parler des autres caractéristiques phénotypiques qui n'ont, elles aussi, plus rien de comparable.
Nous n'avons pas encore fini de dire et de répéter que tout croisement "hors la race" pour la Marans est à proscrire catégoriquement.
ORIGINE DE LA COLORATION
Le coloris extra-roux provient de l'imprégnation d'un liquide colorant sur la coquille de l'œuf. Ce liquide est fourni par le tissu spongieux de l'oviducte, à 10 cm de la fin de ce dernier, et déposé juste avant la ponte.
Aussitôt la ponte, la couche de mucus recouvrant l'œuf sèche rapidement et la coquille garde la couleur.
Ce sont donc bien des glandes muqueuses qui sécrètent des substances colorantes et teintent la coquille.
Ces substances d'origine albumineuse sont fournies par certaines cellules dont les lois biochimiques ne sont, à ce jour, pas élucidées.
Sur l'œuf tout juste pondu, et encore humide, on peut altérer du doigt tout ou partie de cette pellicule colorante.
Une expérience, malheureuse, pour une poule dont l'œuf était resté bloqué plusieurs jours dans l'oviducte, avait permis de constater que les couches successives de pigment n'avaient cessé de s'accumuler formant une pellicule de l'ordre d'1mm d'épaisseur et d'une couleur violacée presque noire.
Contrairement à l'œuf bleu-vert de la poule Araucana qui est teinté dans la masse, on s'aperçoit, lorsque l'on casse un œuf de Marans, que la couleur interne de la coquille est parfaitement blanche, offrant un contraste inattendu et donnant à la coloration, juste avant la ponte, comme la valeur d'une signature finale propre à la race.
"Une carte d'identité"
Le dépôt des pigments sur les œufs ne se fait donc pas toujours uniformément.
A la manière d'une empreinte, comme le pratique un enfant avec une éponge humide trempée dans la couleur, on observe selon les pondeuses des variations dans la répartition des pigments.
La coquille est uniforme lorsque l'empreinte parfaitement réalisée a permis une diffusion homogène sur la totalité de l'œuf. Tout aussi fréquent est l'œuf pigmenté; apparaissent alors de fins réseaux pointillistes de quelques dixièmes de millimètres se détachant sur un fond plus clair. Plus exceptionnellement peuvent apparaître des macules très brunes, en léger relief, sur un fond clair ou nettement plus soutenu.
On peut ainsi déterminer 3 types de catégories de coquilles chez la Marans:
- uniforme
- pointilliste
- maculée
Toutefois, ces dépôts de pigments sont soumis à des variations d'un sujet à l'autre mais aussi dans le temps. Des observations menées au nid-trappe, sur 15 années d'élevage nous ont permis de constater, chez les meilleures pondeuses d'œufs extra roux, qu'un aspect de la coquille établi en début de ponte perdurait, avec quelques variations, attribuant en quelque sorte une "carte d'identité" pour chaque poule.
On ne peut juger des qualités définitives d'une pondeuse pour ces caractères qu'au bout d'une vingtaine d'œufs à partir de la première mise en ponte. Ces nuances s'altèrent ensuite très progressivement jusqu'au sixième mois de ponte.
A cette époque encore les meilleurs sujets pondent des œufs certainement moins caractéristiques mais encore plus colorés que ceux des autres races.
A noter également que dans les séries de 3, 4, 5 œufs, pondus de suite avec un arrêt d'une journée selon les poules, le premier œuf pondu est toujours plus coloré.
Cette baisse d'intensité de la couleur, clôturée par la fièvre d'incubation, marque en fait le repos naturel et nécessaire de l'oviducte commun à toutes les races.
Dès la fièvre d'incubation terminée, et ce dès le premier œuf, les bons sujets recommencent à pondre jusqu'à la mue de superbes œufs extra roux.
Influences extérieures sur la couleur de l'œuf:
Il est important de signaler que de mauvaises conditions sanitaires peuvent influer considérablement sur la couleur des coquilles.
Avant toute baisse quantitative, une chute de la coloration, une répartition anormale des pigments, un aspect blanchâtre et rugueux, sont l'annonce de maladies ou de parasites.
Un engraissement excessif, les changements d'environnement, d'alimentation, facteurs de stress, sont également préjudiciables.
L'épaisseur de la coquille:
De façon générale, la solidité de la coquille est étroitement liée aux facteurs situés en amont de la production de l'œuf : l'origine génétique, l'âge de la pondeuse, l'alimentation, les conditions d'élevage, l'état sanitaire.
Cette coquille représente environ 10 % du poids de l'œuf. Chez la Marans, lorsque ces conditions optima sont réunies, on constate que la solidité de la coquille est supérieure à celle des œufs des autres races.
Si l'observation empirique en est aisée (lorsque l'on casse un œuf de Marans, c'est souvent avec une certaine difficulté), aucune preuve scientifique ne l'avait attesté jusqu'à ce qu'un groupe d'étudiants (promotion 1995-1997) de l'Institut des sciences et vie de la Terre du Puy en Velay se penche sur l'œuf extra-roux de la Marans.
D'après les mesures et les calculs réalisés, nous avons pu mettre en évidence que les œufs de poule Marans possédaient une coquille plus solide que celle des œufs classiques.
Ces œufs présenteraient donc des avantages considérables pour leur commercialisation, d'une part au niveau des casses potentielles durant le transport, d'autre part au niveau de la durée de conservation de ces œufs qui est bien supérieure à celle des œufs classiques.
L'épaisseur et la solidité de la coquille de l'œuf de Marans sont maintenant scientifiquement démontrées.
C'est justement l'épaisseur de cette coquille peu poreuse avec des grains fins et serrés qui, en diminuant les échanges gazeux, évite l'oxydation de la chambre à air: l'air pénètre plus difficilement dans l'œuf et sa conservation s'en trouve prolongée.
Cette moindre perméabilité entraîne souvent un déchet à l'éclosion supérieur d'environ 5 à 10 % par rapport à la plupart des autres races.
La forme de l'œuf:
C'est un caractère héréditaire qui entre souvent en corrélation avec la couleur extra roux des œufs.
Dans les meilleures souches, on constate souvent une forme globuleuse pour laquelle on peine parfois à distinguer le sommet de la base, distinction pourtant nécessaire au placement de l'œuf, pointe en bas, dans les casiers des incubateurs à ventilation forcée.
Ce caractère d'une forme presque plus sphérique qu'ovoïde est à rechercher car tous les anciens écrits et témoignages attestent ce phénomène. Vraisemblablement, les gènes responsables de cette particularité sont des caractères dominants incomplets.
La cuticule , les membranes coquillières interne et externe, constituent pour l'œuf de Marans des barrières protectrices efficaces envers les bactéries.
La composition chimique de l'œuf:
C'est un chapitre important qui s'ouvre puisqu'il fut affirmé durant ces 2 ou 3 dernières décennies, que les œufs de Marans étaient plus riches en protéines et sans cholestérol.
Cette propagande aura eu le mérite d'intéresser les étudiants de L'I.S.V.T. à conduire une analyse chimique de ces œufs en utilisant l'électrophorèse pour le dosage qualitatif et la méthode de Gornall pour le dosage quantitatif.
Dosages des protéines:
Nous avons, grâce à une électrophorèse du blanc d’œuf, identifié les trois principales protéines de ce blanc des oeufs de Marans.
Par contre, aucune protéine spécifique des œufs de poule Marans n'a été révélée, comme on nous l’avait signalé dans le livre "Pêle-mêle d'expériences d'élevage"... Mais peut être aurait il fallu faire une analyse plus précise pour découvrir cette protéine spécifique.
Elle serait, en tout cas, en proportion minoritaire car l'électrophorèse n'a pas permis de la détecter.
Dosage des protéines sur le blanc de l'œuf:
On s'aperçoit, avec ce dosage, qu'il y a moins de protéines dans le blanc des œufs de poules Marans (93.02 g/L) que dans ceux des poules classiques (105.68 g/L).
Or, des affirmations laissaient penser qu'il y avait une double quantité de protéines.
Dosage des protéines sur le jaune de l'œuf:
Apparemment , le jaune d'œuf des poule Marans serait légèrement plus riche en protéines. Cependant, avec un échantillonnage plus important nous aurions pu davantage apprécier cette différence.
Dosages sur la phase lipidique:
Le pourcentage de la fraction lipidique totale des œufs de poules Marans semble en moyenne être légèrement plus élevé que celui des œufs des poules classiques, bien que les écarts soient inversés pour certains échantillons.
Nous pouvons donc penser que les différences observées ne sont pas forcément significatives.
Le cholestérol:
Le taux de cholestérol se révélerait en moyenne légèrement plus élevé pour les œufs Marans.
Mais la disparité des résultats reportée à chaque échantillon ne permet pas de conclure à une différence évidente.
Il nous est, en tout cas, possible de corriger les affirmations concernant l'absence ou la faible teneur en cholestérol des œufs de Marans.
ORIGINE GENETIQUE
La ponte d'œufs à coquilles brunes de la Marans est due à la présence inéluctable de gènes héréditaires qui sont complexes et, à ce jour, non découverts (on parle ainsi du "linkage" de ce caractère qui est donc inconnu).
Par ailleurs, l'hérédité de l'œuf extra-roux serait consécutive à la présence de plusieurs gènes et non pas d'un seul, dont certains seraient dominants alors que d'autres seraient récessifs.
Dans ces conditions, cette hérédité n'est donc automatiquement reproduite que si les différents gènes responsables des coquilles brunes sont réunis ensemble dans le génotype d'un sujet considéré.
Nous sommes donc bien en présence d'une caractéristique raciale, parmi d'autres d'ailleurs, pour lesquelles les lois de la génétique nous réservent encore bien des secrets.
Nous pouvons encore noter par ailleurs que les caractères génétiques occasionnant les œufs "blanc-crème" (eux même non décodés à ce jour et peut-être tout aussi complexes?) seraient plutôt dominants par rapport à ceux occasionnant les "œufs bruns".
De plus, si le constat qui est fait d'une plus grande efficacité de la transmission de l'œuf extra-roux par les coqs plus que par les poules s'avérait être une réalité au cas d'espèce chez la Marans, alors il serait possible d'imaginer que l'un au moins des gènes inconnus provoquant l'œuf extra-roux serait du type "lié au sexe", c'est à dire présent à l'état double chez le coq.
En conséquence de quoi, dans les croisements améliorateurs pour l'œuf extra-roux, le coq transmettrait visiblement, avec des poules impures, ses gènes à toute sa descendance pendant que la poule, quant à elle avec un coq impur, ne pourrait le faire visuellement qu'à la moitié de ses descendants.
Ceci pourrait expliquer l'impression d'une plus grande efficacité des coqs à transmettre la caractéristique de l'œuf foncé en première génération.
Attention, cette situation est en effet trompeuse; elle ne fait que décrire un accouplement de sujets que l'on peut supposer impurs, au moins pour partie quant aux gènes liés au caractère "œufs bruns". A terme, les gènes récessifs réapparaîtront.
Une règle existe, strictement mathématique et incontestable :
Si l'on accouple un coq 100% pur pour les gènes considérés ici, avec une poule tout aussi pure pour ces mêmes gènes, on obtiendra toujours 100% de sujets purs, mais avec une transmission tout aussi influente par le coq que par la poule, et cela pour n'importe quel type de caractère, qu'ils soient dit "lié au sexe" ou "autosomal".
A l'image de cette complexité des facteurs génétiques: "œufs bruns", on comprend alors beaucoup mieux pourquoi les croisements éventuels effectués avec des races extérieures à la Marans peuvent provoquer la perte de ce caractère "œufs extra-roux" dans la descendance, surtout en première génération, puis en rendent la transmission longtemps très hasardeuse au point de décourager les éleveurs les plus optimistes.
Pour s'en convaincre mieux, on peut rappeler ici l'expérience qui fut entreprise dans les années 1967-68 par des croisements désastreux de poules russes avec nos Marans, lesquels obligèrent, en fin de compte, à faire marche arrière dans cette initiative malheureuse.
Il est à remarquer qu'actuellement certains couvoirs ou élevages professionnels proposent à la vente des "volailles de Marans" qui n'ont rien à voir avec notre race pure ( la Marans © ) puisqu'elles déçoivent toujours pour la production de leurs œufs à peine teintés ! ...sans parler des autres caractéristiques phénotypiques qui n'ont, elles aussi, plus rien de comparable.
Nous n'avons pas encore fini de dire et de répéter que tout croisement "hors la race" pour la Marans est à proscrire catégoriquement.
ORIGINE DE LA COLORATION
Le coloris extra-roux provient de l'imprégnation d'un liquide colorant sur la coquille de l'œuf. Ce liquide est fourni par le tissu spongieux de l'oviducte, à 10 cm de la fin de ce dernier, et déposé juste avant la ponte.
Aussitôt la ponte, la couche de mucus recouvrant l'œuf sèche rapidement et la coquille garde la couleur.
Ce sont donc bien des glandes muqueuses qui sécrètent des substances colorantes et teintent la coquille.
Ces substances d'origine albumineuse sont fournies par certaines cellules dont les lois biochimiques ne sont, à ce jour, pas élucidées.
Sur l'œuf tout juste pondu, et encore humide, on peut altérer du doigt tout ou partie de cette pellicule colorante.
Une expérience, malheureuse, pour une poule dont l'œuf était resté bloqué plusieurs jours dans l'oviducte, avait permis de constater que les couches successives de pigment n'avaient cessé de s'accumuler formant une pellicule de l'ordre d'1mm d'épaisseur et d'une couleur violacée presque noire.
Contrairement à l'œuf bleu-vert de la poule Araucana qui est teinté dans la masse, on s'aperçoit, lorsque l'on casse un œuf de Marans, que la couleur interne de la coquille est parfaitement blanche, offrant un contraste inattendu et donnant à la coloration, juste avant la ponte, comme la valeur d'une signature finale propre à la race.
"Une carte d'identité"
Le dépôt des pigments sur les œufs ne se fait donc pas toujours uniformément.
A la manière d'une empreinte, comme le pratique un enfant avec une éponge humide trempée dans la couleur, on observe selon les pondeuses des variations dans la répartition des pigments.
La coquille est uniforme lorsque l'empreinte parfaitement réalisée a permis une diffusion homogène sur la totalité de l'œuf. Tout aussi fréquent est l'œuf pigmenté; apparaissent alors de fins réseaux pointillistes de quelques dixièmes de millimètres se détachant sur un fond plus clair. Plus exceptionnellement peuvent apparaître des macules très brunes, en léger relief, sur un fond clair ou nettement plus soutenu.
On peut ainsi déterminer 3 types de catégories de coquilles chez la Marans:
- uniforme
- pointilliste
- maculée
Toutefois, ces dépôts de pigments sont soumis à des variations d'un sujet à l'autre mais aussi dans le temps. Des observations menées au nid-trappe, sur 15 années d'élevage nous ont permis de constater, chez les meilleures pondeuses d'œufs extra roux, qu'un aspect de la coquille établi en début de ponte perdurait, avec quelques variations, attribuant en quelque sorte une "carte d'identité" pour chaque poule.
On ne peut juger des qualités définitives d'une pondeuse pour ces caractères qu'au bout d'une vingtaine d'œufs à partir de la première mise en ponte. Ces nuances s'altèrent ensuite très progressivement jusqu'au sixième mois de ponte.
A cette époque encore les meilleurs sujets pondent des œufs certainement moins caractéristiques mais encore plus colorés que ceux des autres races.
A noter également que dans les séries de 3, 4, 5 œufs, pondus de suite avec un arrêt d'une journée selon les poules, le premier œuf pondu est toujours plus coloré.
Cette baisse d'intensité de la couleur, clôturée par la fièvre d'incubation, marque en fait le repos naturel et nécessaire de l'oviducte commun à toutes les races.
Dès la fièvre d'incubation terminée, et ce dès le premier œuf, les bons sujets recommencent à pondre jusqu'à la mue de superbes œufs extra roux.
Influences extérieures sur la couleur de l'œuf:
Il est important de signaler que de mauvaises conditions sanitaires peuvent influer considérablement sur la couleur des coquilles.
Avant toute baisse quantitative, une chute de la coloration, une répartition anormale des pigments, un aspect blanchâtre et rugueux, sont l'annonce de maladies ou de parasites.
Un engraissement excessif, les changements d'environnement, d'alimentation, facteurs de stress, sont également préjudiciables.
L'épaisseur de la coquille:
De façon générale, la solidité de la coquille est étroitement liée aux facteurs situés en amont de la production de l'œuf : l'origine génétique, l'âge de la pondeuse, l'alimentation, les conditions d'élevage, l'état sanitaire.
Cette coquille représente environ 10 % du poids de l'œuf. Chez la Marans, lorsque ces conditions optima sont réunies, on constate que la solidité de la coquille est supérieure à celle des œufs des autres races.
Si l'observation empirique en est aisée (lorsque l'on casse un œuf de Marans, c'est souvent avec une certaine difficulté), aucune preuve scientifique ne l'avait attesté jusqu'à ce qu'un groupe d'étudiants (promotion 1995-1997) de l'Institut des sciences et vie de la Terre du Puy en Velay se penche sur l'œuf extra-roux de la Marans.
D'après les mesures et les calculs réalisés, nous avons pu mettre en évidence que les œufs de poule Marans possédaient une coquille plus solide que celle des œufs classiques.
Ces œufs présenteraient donc des avantages considérables pour leur commercialisation, d'une part au niveau des casses potentielles durant le transport, d'autre part au niveau de la durée de conservation de ces œufs qui est bien supérieure à celle des œufs classiques.
L'épaisseur et la solidité de la coquille de l'œuf de Marans sont maintenant scientifiquement démontrées.
C'est justement l'épaisseur de cette coquille peu poreuse avec des grains fins et serrés qui, en diminuant les échanges gazeux, évite l'oxydation de la chambre à air: l'air pénètre plus difficilement dans l'œuf et sa conservation s'en trouve prolongée.
Cette moindre perméabilité entraîne souvent un déchet à l'éclosion supérieur d'environ 5 à 10 % par rapport à la plupart des autres races.
La forme de l'œuf:
C'est un caractère héréditaire qui entre souvent en corrélation avec la couleur extra roux des œufs.
Dans les meilleures souches, on constate souvent une forme globuleuse pour laquelle on peine parfois à distinguer le sommet de la base, distinction pourtant nécessaire au placement de l'œuf, pointe en bas, dans les casiers des incubateurs à ventilation forcée.
Ce caractère d'une forme presque plus sphérique qu'ovoïde est à rechercher car tous les anciens écrits et témoignages attestent ce phénomène. Vraisemblablement, les gènes responsables de cette particularité sont des caractères dominants incomplets.
La cuticule , les membranes coquillières interne et externe, constituent pour l'œuf de Marans des barrières protectrices efficaces envers les bactéries.
La composition chimique de l'œuf:
C'est un chapitre important qui s'ouvre puisqu'il fut affirmé durant ces 2 ou 3 dernières décennies, que les œufs de Marans étaient plus riches en protéines et sans cholestérol.
Cette propagande aura eu le mérite d'intéresser les étudiants de L'I.S.V.T. à conduire une analyse chimique de ces œufs en utilisant l'électrophorèse pour le dosage qualitatif et la méthode de Gornall pour le dosage quantitatif.
Dosages des protéines:
Nous avons, grâce à une électrophorèse du blanc d’œuf, identifié les trois principales protéines de ce blanc des oeufs de Marans.
Par contre, aucune protéine spécifique des œufs de poule Marans n'a été révélée, comme on nous l’avait signalé dans le livre "Pêle-mêle d'expériences d'élevage"... Mais peut être aurait il fallu faire une analyse plus précise pour découvrir cette protéine spécifique.
Elle serait, en tout cas, en proportion minoritaire car l'électrophorèse n'a pas permis de la détecter.
Dosage des protéines sur le blanc de l'œuf:
On s'aperçoit, avec ce dosage, qu'il y a moins de protéines dans le blanc des œufs de poules Marans (93.02 g/L) que dans ceux des poules classiques (105.68 g/L).
Or, des affirmations laissaient penser qu'il y avait une double quantité de protéines.
Dosage des protéines sur le jaune de l'œuf:
Apparemment , le jaune d'œuf des poule Marans serait légèrement plus riche en protéines. Cependant, avec un échantillonnage plus important nous aurions pu davantage apprécier cette différence.
Dosages sur la phase lipidique:
Le pourcentage de la fraction lipidique totale des œufs de poules Marans semble en moyenne être légèrement plus élevé que celui des œufs des poules classiques, bien que les écarts soient inversés pour certains échantillons.
Nous pouvons donc penser que les différences observées ne sont pas forcément significatives.
Le cholestérol:
Le taux de cholestérol se révélerait en moyenne légèrement plus élevé pour les œufs Marans.
Mais la disparité des résultats reportée à chaque échantillon ne permet pas de conclure à une différence évidente.
Il nous est, en tout cas, possible de corriger les affirmations concernant l'absence ou la faible teneur en cholestérol des œufs de Marans.